Rose, de Tatiana de Rosnay
Publié le 15 Juillet 2012
Le résumé :
Paris, 1869. Rose Bazalet, une veuve de 59 ans, écrit une longue lettre à son défunt mari. Elle se rappelle du temps où il était encore là, du temps où ils ont été heureux ensemble, malheureux, du temps où il est décédé, et puis du temps où elle a appris à vivre sans lui, avec le soutient de certains de ses voisins. Rose lui a fait une promesse sur son lit de mort ; celle de ne jamais quitter leur maison rue Childebert. Car leur rue et bien d’autres ont été désignées à disparaitre sous les pioches des ouvriers du baron Haussmann… Et Rose est bien déterminée à tenir sa promesse…
Mon avis :
Soyons honnête dès le début, je n’ai pas vraiment apprécié ma lecture.
Rose est un roman épistolaire, vous l’aurez compris. Mais la lettre est vraiment particulière, puisque la vieille dame s’adresse à son mari, mort depuis des années. Certes, elle veut se libérer d’un poids, par l’écriture : sa longue lettre a pour but, à la base, de révéler un secret à son époux, Armand. Mais j’ai trouvé cette forme d’écriture assez déroutante… J’ai eu l’impression de me lire moi-même, lorsqu’adolescente j’écrivais dans mon journal intime en m’adressant à quelqu’un d’imaginaire… Les tournures de phrases sont quasiment les mêmes, enfantines, lourdes… Attention, je n’ai pas la prétention de dire que j’ai la plume de Tatiana de Rosnay ! Je dis seulement que la façon dont elle a mené son livre ressemble à un journal intime d’ado, et qu’en cela, je mis retrouve. Mais justement, l’écriture est pesante… Bien sûr, c’est voulu par l’auteur ; mais personnellement j’ai mis du temps à lire ce livre à cause de cette façon d’écrire ; j’ai relu plus d’une fois une même phrase.
Depuis le début, Rose dit qu’elle veut se décharger d’un secret, qu’on ne saura qu’à la fin. Mais à force de rappeler dans sa lettre, à plusieurs moments, qu’elle veut avouer ce secret, on s’attend à quelque chose qui sera développé longuement. Et bien non, c’est l’affaire de 6 ou 7 pages (sur les 250 et quelques que compte le roman)…
Un point positif tout de même : l’ambiance du Paris sous le Second Empire. A travers sa lettre, Rose décrit son quartier, les petits commerçants qui bordent sa rue, le marché aux fleurs, les habitants, leurs réactions face à la destruction imminente de leur maison. Parce qu’avant tout, Tatiana de Rosnay a voulu s’intéresser à ces gens, auxquels on ne pense pas forcément en regardant les belles façades haussmanniennes de Paris ; ces gens qui ont été délogés de chez eux, avec une bien maigre compensation en argent, qui ont été obligé de laisser leur maison familiale remplie de souvenirs, leur commerce établi depuis des années…pour laisser place aux grands boulevards, aux rues propres, aux immeubles tous semblables. Et cette ambiance donc est très bien transcrite : on aurait presque le sentiment d’avoir réellement côtoyer les personnages.
Pour conclure, une lecture qui ne m’a pas tellement plu donc… Mais j’ai toutefois trouvé intéressant le fait d’avoir écrit sur ces gens qui ont perdu leur maison suite aux bouleversements du baron Haussmann (peut-être aurais-je préféré le roman s’il n’avait pas été épistolaire et un peu plus étoffé…).
Ma première participation au Challenge XIXe siècle en France.