Saint-Etienne de Toulouse - Journées du Patrimoine - Partie 1/2
Publié le 20 Septembre 2012
Le week-end passé ont eu lieu les Journées du Patrimoine, un évènement que j'apprécie beaucoup. En Mai dernier, le département d'Histoire de l'art de mon université nous proposait de participer à ces journées, en tant que guide bénévole. Je me suis tout de suite portée volontaire, et c'est ainsi que j'ai pu faire deux visites guidées de la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse, que je venais d'étudier en cours.
La visite durait 1h15, et je l'ai faite avec une autre étudiante. Sa partie portait essentiellement sur le mobilier de la cathédrale, et la mienne sur son architecture médiévale.
Je voulais donc vous faire un petit résumé de cette visite, agrémenté de quelques photos (désolée pour leur qualité médiocre...elles sont sans flash), pour que vous puissiez découvrir cet édifice, assez éclectique. A savoir que les Journées de cette année étaient placées sous le thème du Patrimoine caché.
(Je publie 2 articles à la suite, car il y a trop de texte pour ne publier qu'un seul billet... Rassurez-vous, je ne vous noie pas sous des termes techniques ; je vous présente juste une histoire brève de la cathédrale, ainsi que quelques petites anecdotes )
Le portail :
C’est un mélange des XIIIe et XVe siècles : la façade du XIIIe siècle comportait 3 entrées (on voit l’arc de l’une d’entre-elle, au-dessus de la petite chapelle, à gauche) ainsi que 3 niveaux (les entrées donc, puis un niveau intermédiaire derrière la balustrade qu’on ne voit que depuis l’intérieur, puis la rose). Au XVe siècle, la façade actuelle est venue se plaquer contre celle du XIIIe, ce qui a complètement déstructuré le portail. On n’a par exemple pas voulu détruire la petite chapelle à gauche, car c’était les anciens fonts baptismaux de la cathédrale (c’est une hypothèse). Le clocher est un ajout du XVIe siècle.
Lorsque l'on entre dans la cathédrale, voici ce que l'on voit : un désaxement entre la nef et le choeur, dus à plusieurs campagnes de travaux. Une première à l'époque romane, vers 1078, dont il ne reste plus que des fondations sur lesquelles est bâtie la nef. Puis vient ladite nef, puis le choeur, et enfin le transept qui relit les deux (lui-même date du XVIe siècle et du.........XXe siècle !)
Les vitraux de la rose :
Avant de parler de la nef, il faut dire un mot sur les vitraux de la rose : en 1805 a eu lieu un ouragan suivi d’une explosion en 1816, ce qui a endommagé beaucoup de vitraux de la cathédrale, dont ceux de la rose, qui ont été « remontée » de façon très arbitraire. Un bon exemple : cette tête de Christ monté sur une paire de seins…
La nef « raymondine » :
La nef de la cathédrale est connue sous le nom de nef "raymondine" ou « nef Raymond VI », car les armes des comtes de Toulouse sont représentées sur l'une des clefs de voûte... Mais c'est une erreur de l'appelée comme cela, puisque l'on doit sa construction à l'évêque Foulque de Marseille, un cistercien, qui a donc détruit l'édifice roman pour bâtir cette nouvelle cathédrale gothique, qui entre dans son programme de lutte contre l'hérésie cathare. Les travaux ont débuté vers 1210 pour se terminer peu avant 1231 (mort de Foulque de Marseille).
Cette nef est considérée comme le 1er exemple de l’architecture gothique méridional.
Vous pouvez peut-être remarquer une certaine austérité dans cette partie de l’édifice, qui était vraiment voulue : avec un espace unique, sans division intértieure, il est beaucoup plus facile de voir et d’entendre le prêtre, d’écouter la Bonne Parole et donc de s’éloigner de l’hérésie cathare.
Chapelle du Montement de la Vierge :
Je voulais vous parler d’un lieu dans la cathédrale, qui pour le coup est vraiment caché : la chapelle du Montement de
la Vierge. Elle se situait en haut à gauche du pinacle du retable qui s'élève au-dessus de l'autel (pfiou, vous suivez toujours ?).
Lors de la fête de l’Assomption, le 15 Août, deux personnes déguisées en Dieu et en Jésus montaient en haut dans la chapelle aujourd’hui bouchée. Une statue de la Vierge était alors issée jusqu’à eux, d’où le nom de cette chapelle (Montement de la Vierge).
Mais en 1609, une bougie laissée allumée dans cette chapelle fut à l’origine d’un grand incendie qui ravagea la charpente du chœur.
Suite dans la partie 2/2